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LAMBESC - Notre-Dame de l’Assomption
Orgue : 3 claviers , pédalier - 26 jeux
L’orgue Joseph Isnard de l’église Notre-Dame de l’Assomption de Lambesc fut construit par Joseph Isnard en 1789.
Le 20 juillet 1788, par une délibération, le conseil de la ville décide d’enrichir son église d’un orgue sur la tribune nouvellement édifiée au fond de la nef. La partie instrumentale fut confiée à Joseph Isnard, pour la somme de 8 000 livres, tandis que la réalisation du buffet fut attribuée au sculpteur d’Aix-en-Provence, Valate.
En raison de difficultés financières rencontrées par les commanditaires, Joseph Isnard fut contraint de revoir son projet initial à la baisse, craignant de ne pas être pleinement rémunéré. Les travaux furent achevés en 1789. Toutefois, Isnard continua de réclamer le solde qui ne lui fut jamais versé.
À la fin du 19ème siècle, des travaux de restauration sont confiés au facteur marseillais Joseph Soubeiran. Celui-ci entreprend de remplacer les claviers et de moderniser les transmissions en intégrant une console dotée d’un système d’accouplement et de tirasses mécaniques. La composition de l’orgue est également remaniée avec l’ajout de nouveaux jeux tels que Gambe, Voix céleste et Salicional, le diapason est ajusté aux standards contemporains. Cependant, cette intervention s’avère désastreuse, équivalant à une véritable mutilation de l’instrument, tant au niveau des parties mécaniques que des sommiers et de la tuyauterie.

L’instrument est ensuite classé monument historique et dans les années 1970, une restauration partielle est menée par le facteur Pierre Chéron, l’orgue, resté muet pendant plus de 10 ans, rejoue à nouveau. Les jeux ajoutés au 19ème siècle sont supprimés. En 2020, la Ville de Lambesc, maître d’ouvrage, publie un appel d’offres à l’issue duquel elle nous confie sa restauration.
Ces travaux ont consisté en un démontage intégrale buffet et de la partie instrumentale.
Après une étude approfondie du matériel sonore, nous avons reclassé, reconstitué et complété en copie stricte toute la tuyauterie selon la configuration d’origine. Le plein de 7 rangs installé par Pierre Chéron, qui était inexplicablement trop gros de taille et donc impossible à accorder, a été entièrement remplacé. Nous avons opté pour un Plein jeu de taille plus étroite, ce qui a permis de l’installer correctement sur une chape ne dépassant pas 65 millimètres de largeur. Tous les tuyaux ont été rallongés pour retrouver le diapason d’origine.
Les sommiers, qui avaient été profondément endommagés, ont été entièrement restaurés. La mécanique suspendue a été rétablie, avec trois nouveaux claviers et un pédalier à la française. Le tirage des jeux, qui avait également été fortement détérioré par l’installation d’un grand soufflet à plis compensés lors de la restauration du 19ème siècle, a pu être en grande partie reconstitué.
Le démontage du buffet a été nécessaire pour permettre les travaux sur la voûte de la dernière travée de l’édifice. Ce buffet, initialement très bien conçu, a pu être démonté et remonté sans difficultés particulières. Son épiderme a été traité pour retrouver sa teinte d’origine, légèrement ocrée.

L’étude de la façade de Montre a révélé la présence de plusieurs tuyaux préparés pour être fonctionnels, mais qui n’ont pas été mis en service par Joseph Isnard. De plus, le démontage complet du buffet a dévoilé, sur son revers, le tracé d’une mécanique destinée à un sommier de pédale indépendant situé du côté « C ». Ce sommier devait accueillir une flûte de 8 pieds, utilisant en partie les tuyaux de façade non employés par Joseph Isnard.
Une nouvelle soufflerie cunéiforme a été réalisée. Elle est constituée de deux grands soufflets cunéiformes flanqués chacun d’une pompe également cunéiforme. Cette soufflerie a été copiée d’après les vestige d’une soufflerie elle-même construite par Joseph Isnard dans laquelle on peut lire l’inscription de sa main : « j’ai fait la même pour l’orgue de saint Maximin »
Cet orgue de Joseph Isnard rappelle indéniablement le grand orgue de Saint-Maximin, construit par son oncle Jean-Esprit Isnard. Les deux dessus de trompette en chamade et la tirasse permanente au premier clavier de positif en sont des preuves évidentes.
Composition :
Grand-Orgue 53 notes CD1-F5 | Positif-Raisonnance 53 notes CD1-F5 | Récit 35 notes G2-F5 | Pédale : de A°à D3 |
Bourdon 16p (étoffe) : complet - Isnard | Bourdon 8p (étoffe) : complet Isnard | Flûte allemande 8p : jeu manquant à restitué en étoffe (copie Saint Maximin) |
Flûte 8’ |
Montre 8p (étain) : complète - Isnard | Dessus de 8p (étain) : complet - Isnard | Bourdon 8p (étoffe): 1 seul tuyau F5 d’Isnard, tous les autres tuyaux disparus, ont été refaits au modèle. |
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Bourdon 8p (étoffe) : complet - Isnard | Flûte 4p (étain): complet Isnard | Cornet IVr (étoffe): 1er rang d’Isnard, 3 autres rangs de Pierre Chéron conservables. |
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Prestant 4p (étain) : manque 2 tuyaux sinon intégralement d’Isnard |
Nazard 2 2/3p (étoffe) : 29 tuyaux d’Isnard, le reste neuf en copie |
Hautbois 8p : complet - Isnard | |
Doublette 2p (étoffe) : 16 tuyaux d’Isnard, le reste à faire neuf en copie. |
Tierce 1 3/5p (étoffe) : 33 tuyaux d’Isnard, le reste à faire neuf en copie |
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Plein Jeu (étain) : 3 tuyaux subsistent d’Isnard, le reste à faire neuf en copie, |
Basse de Trompette 8p : complète – Isnard | Clarinite 8p : complète – Isnard | |
Cornet Vr (étoffe) : 4 premiers rangs complets d’Isnard, le 5è de Pierre Chéron a été conservé |
Dessus de trompette 8 : neuf en copie | ||
Trompette 8p : complète - Isnard | Cromorne 8p : complet - Isnard | ||
Clairon 4p : neuf en copie | Voix Humaine 8p : complète - Isnard | ||
Dessus de Chamade 8p : de Pierre Chéron, les corps ont été remplacés. |
Dessus de chamade 8p : de Pierre Chéron les corps ont été remplacés. |
Les notes : A°, A#°, B°, C#1 (qui ne seront utilisées que pour la trompette du positif) correspondent aux 4 gravures supplémentaires du sommier de positif. Ces gravures étaient équipées de soupapes (Isnard).
Pédale : Tirasse Positif débrayable, tirasse Grand-Orgue débrayable :
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