Orgue : 2 claviers , pédalier - 9 jeux
L’histoire de cet orgue est directement liée à celle de l’orgue en nid d’hirondelle de la nef principale de la cathédrale. La chapelle Sainte-Anne est une ancienne église accolée à la cathédrale. On y accède par l’intérieur de celle-ci et par une porte qui, une fois fermée, isole complètement la chapelle du reste de l’édifice. Cette chapelle contient le « trésor » de la cathédrale, c’est à dire une importante collection d’ornements ecclésiastiques anciens, ornés de superbes broderies polychromes et d’un ensemble de tableau du 14ème et diverses autres périodes.
L’orgue est situé sur une tribune en fond de cette petite nef. Nous avons construit un niveau supplémentaire sur cette tribune de manière à ce que la vue du buffet depuis la nef soit plus lisible. Ce buffet est constitué en partie par l’ancien positif de dos, construit par les frères Eustache, installé en 1635 devant le buffet gothique de l’orgue en nid d’hirondelle. Les ornements supérieurs proviennent également de ce buffet tout comme les écoinçons latéraux du soubassement (voir l’étude de reconstitution du buffet gothique).
Composition :
1er clavier - 49 notes | 2ème clavier - 49 notes | Pédale - 22 notes |
Bourdon 8' | Bourdon 8' | Bourdon 8' |
Montre 4' | Flûte 4' | |
Doublette 2' | Cornet 4 rangs | |
Plein-Jeu 3 rangs | Cromorne |
Tirasse 2ème clavier, Tremblant
Cette recomposition est due à Samson Scherrer (1750). Samson Scherrer récupéra également les sommiers de 6 jeux de ce positif qu’il divisa en deux sections créant ainsi deux plans sonores. Il utilisa aussi les claviers encore en place à cette époque dans l’orgue de la cathédrale. Ces très beaux claviers plaqués d’os et dont les frontons de touches sont trilobés, sont enchâssés dans des « bras » en forme de volutes en bois d’ébène. Un petit pédalier à la française de 13 notes complète l’ensemble de cette disposition, composite mais cependant bien cohérente.
Deux soufflets cunéiformes de 6 pieds X 2 pieds sont situés sur le toit de l’orgue. Un système de poulies et cordes permet de les actionner. Ces deux soufflets nous sont parvenus dans un état intact de puis leur origine, il n’a pas été nécessaire de refaire la mise en peau lors de la restauration.
Peu de tuyaux subsistaient, trouvés éparpillés dans le soubassement lors de notre prise en charge : quelques tuyaux de bourdon et flûte de 4 de menue taille, l’intégralité des basses de bourdon en bois et les tuyaux de façade dont ceux en étain, proviennent très probablement de la façade encore en place avant 1750 dans le buffet gothique de la cathédrale. Les faux sommiers, bien conservés comme le sommier, ont donné les indications pour l’établissement des tailles de la tuyauterie qu’il a été nécessaire de reconstruire.
La composition de cet instrument permet d’aborder beaucoup de répertoire français 17ème et 18ème, dans de bonnes conditions. Le ton est à 392 hz à 18° et l’accord a été fait selon un mésotonique à 8 tierces pures.