EYGUIERES - Cathédrale

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Orgue : 3 claviers , pédalier - 26 jeux

 

A l’origine, cet orgue fut construit par les facteurs Bormes et Gazeau au début du 19ème siècle pour l’église Notre-Dame du Mont à Marseille. Nous n’avons aucune indication concernant sa situation exacte dans cette première église, l’orgue ayant été probablement en bordure dune  tribune, comme un positif de dos, les claviers étant situés à l’arrière.

 

En 1840, Fréderic Chopin, de retour de Majorque avec Georges Sand, joue l’orgue de Bormes et Gazeau à l’occasion de l’enterrement du célèbre ténor Nourit qui s’était suicidé parce  qu’il avait perdu sa voix. Georges Sand fit une description de  la prestation de Chopin, celui-ci se plaignant d’un orgue criard et faux. Il parvint toutefois à émouvoir le public en jouant notamment une transcription d’un lied de Schubert.

 

Vers les années 1880, la paroisse marseillaise vend l’orgue de Bormes et Gazeau à la paroisse d’Eyguières, petite ville au nord de Salon de Provence. L’instrument est remonté  sur une tribune en fond de nef. Ce remontage n’a pas complètement aboutit, la disposition de la partie instrumentale ayant subit des modifications pour des raisons inconnues, on constatait en effet que l’installation des tuyaux de la pédale est impossible.

 

 Autour des années 1920, la quasi-totalité de la tuyauterie est vendue par le Curé au profit de la réfection du sol de l’église. Quelques tuyaux sont cependant sauvegardés et entreposés (tuyaux d’anches en fer blanc et la façade) dans l’une des pièces du presbytère, proche de l’église. Toute la partie instrumentale, dans son intégralité reste ainsi, en place, jusqu’en 2009, date à laquelle la reconstitution complète est entreprise.

 

 

 

 

 

Composition :

 

Grand-Orgue - 54 notes Positif - 54 notes Récit - 30 notes Pédale - 25 notes (Fa0 à Fa2)
       
Montre 8' Second 8' Bourdon 8' Flûte 12'
Bourdon 8' Flûte ouverte 4' Flûte en bois 8' Trompette 12'
Prestant 4' Doublette 2' Flûte 4' Clairon 6'
Nazard 2 2/3' Fourniture II rgs Cornet III rangs  
Doublette 2' Cromorne 8' Hautbois 8'  
Tierce 1 3/5' Trompette horizontale 8'    
Fourniture III rgs      
Cymbale III rgs      
1ère Trompette 8'      
2ème Trompette 8'      
Voix humaine 8'      
Clairon 4'      

Accouplement positif/G.O. - Tremblant

 

Description générale de l’instrument :

On dispose de deux grands sommiers  de 108 gravures alternées, Positif et Grand-Orgue, d’un sommier de récit,  plus ancien,  de 27 gravures (vraisemblablement un ancien sommier d’écho), de deux sommiers de pédale de F à D2 (22 notes), des trois claviers, plaqués d’ébène touchés par Frédéric Chopin et d’un pédalier à la française de 21 marches, d’un double abrégé grand-Orgue et Positif à l’italienne, de toute la transmission de pédale formée d’abrégés d’angle à l’italienne, de l’intégralité du tirage des jeux et d’un soufflet à lanterne, avec sa pompe à manivelle.


Les travaux de reconstruction ont  portés sur la reconstruction complète du matériel sonore, mis à part quelques tuyaux de la façade d’origine,  la restauration de toute la partie instrumentale, la création de 2 extensions latérales pour placer les tuyaux de pédale et une restauration de la polychromie du buffet.

L’étage supérieur du buffet est orné de sculptures de style empire, le soubassement reçoit par contre un décor d’ornements moulés en résine,  plaqués et cloués contre les panneaux.

 

 

Les tailles des tuyaux ont été établies en fonction de la capacité des sommiers à pouvoir les contenir. Quelques tracés sur les chapes ont orienté cependant l’établissement définitif des mesures, elles mêmes confrontées aux exemples de jeu de la facture Bormes et Gazeaux   encore conservés (Cuers, département du Var).)

 

La particularité réside ici dans la construction des tuyaux d’anches dont les corps sont intégralement en fer blanc, Trompettes, Clairons, Cromorne, Hautbois, Voix-humaine. Quelques tuyaux de bois retrouvés dans les décombres sous le plancher de la tribune nous ont permis de reconstituer  un dessus de flûte ouverte au 3ème clavier de récit. 

 

Les anches en fer blanc (tôle  étamée) sonnent de manières vives, claires, puissantes,  avec beaucoup de  « bourdon ». Les tuyaux sont de manchons soudés successivement et  d’une largeur d’un pied environ, le dernier manchon est, en revanche en plomb forgé. Ce type de jeu d’anche se rencontre souvent en Italie, mais aussi dans les Flandres, parfois en France (Roquemaure) au 17ème ou 18ème siècle. Quelques jeux d’anches de Bormes et Gazeau de  cette sorte  sont visibles et audibles dans l’orgue de Cuers (Var). 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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