Orgue : 2 claviers , pédalier -21 jeux
Description de l’orgue :
La situation prévue de l’instrument, sur le coté gauche de la nef, au niveau de la seconde travée, sur une tribune située à 3 mètre du sol, a permis de disposer un orgue de 22 jeux répartis sur deux plans sonores, groupés sur deux sommiers en gravures alternées.
Les deux sommiers de pédale sont situés à l’arrière dans un second buffet, avec une façade (Principal 8) donnant dans la nef collatérale. Cette disposition est assez courante en Espagne où l’on peut voir pratiquement deux orgues dos à dos, l’un donnant dans la nef principale ou le chœur et l’autre dans l’une des nefs collatérales. Elle permet une bonne disposition pour une mécanique simple et « suspendue ».
Elle a présenté aussi l’avantage de créer un instrument peu profond dont l’impact visuel, vue de coté, est réduit au minimum : 0,60 mètre au niveau de la façade et 1,05 m au niveau de la tribune. De cette manière, la perspective de la nef n’est pas altérée et le principe de disposition des tuyaux de façade permet également de signaler la présence de l’orgue dès l’entrée dans l’église.
Pour définir la partie instrumentale, l’« esthétique musicale » proprement dite, plusieurs aspects de l’utilisation sont pris en compte :
1. Utilisation à caractère culturel (concerts, auditions, présentations).
2. Utilisation à l’occasion de l’enseignement musical.
3. Caractère polyphonique de l’instrument
Composition :
1er clavier - 56 notes | Grand-Orgue - 56 notes | Pédale - 30 notes |
Montre 8' | Bourdon 8' | Soubasse 16' |
Dulciane 8' | Traverso 8' | Principal 8' |
Flûte à cheminée 8' | Flûte ouverte 4' | Prestant 4' |
Prestant 4' | Flûte 2' | Basson 16' |
Quinte 2 2/3' | Flageolet 1' | |
Doublette 2' | Sesqui-altera : 1 1/3'-4/5' puis 2 2/3'-3/5' | |
Petite Quinte 1 1/3' | Trompette 8' | |
Principal 1' | ||
Mixture 2 rgs : 2/3' + 1/2' | ||
Voix humaine 16' |
Accouplement à tiroir 2ème clavier sur 1er clavier
Tirasse 1er clavier - Tirasse 2ème clavier - Tremblant
Le projet musical :
Sans chercher à servir systématiquement la totalité du répertoire musical pour orgue, ce qui dans le cas présent serait difficilement envisageable vu le nombre relativement restreint de jeux, il a été prévu néanmoins une composition qui n’en limite pas de manière restrictive la pratique. C’est pour cette raison que nous n’avons pas proposé une disposition de conception « historisante », orientée sur un type d’orgues d’esthétique française ou allemande du 17ème, 18ème, 19ème siècle, mais plutôt, une composition permettant une interprétation objective et fidèle d’un large éventail musical. Le « plenum » de l’orgue est développé en conséquence de manière plus polyphonique que statique et les jeux d’anches ont été construits pour s’y mélanger de manière complémentaire.
Le Caractère Polyphonique :
En général, le qualificatif « polyphonique » est surtout employé à propos des instruments de style germanique. C’est une qualité souhaitée avant tout pour l’interprétation de la musique de J.S Bach et de ses prédécesseurs. Cependant, la polyphonie n’est pas le monopole des musiciens allemands. Toute la musique de la renaissance jusqu'à la première moitié du 17ème siècle, dans toute l’Europe, est essentiellement « polyphonique ». Dans chaque pays, dans chaque région, s’est donc développé un type instrumental polyphonique bien adapté à ce type d’écriture musicale. Le cas de l’orgue italien est ici intéressant : le plénum organisé en rangs séparés permet une grande variété de couleurs qui s’adapte à toutes les formes de polyphonies. Celui de J.S Bach demanderait un plénum plutôt grave, en revanche, celui de Frescobaldi, nécessite un plénum plus clair et donc plus aigu.
La disposition que nous avons adoptée est donc directement inspirée de l’organisation du plénum italien. En revanche, La quantité de rangs le constituant est équivalent à celle d’un instrument de style germanique. L’avantage réside surtout dans le fait de pouvoir décliner l’intensité et la couleur du plénum ce qui, pour d’autres types d’instruments dont le nombre de jeux est réduit, est rendu moins facile du fait que les rangs du plénum sont souvent groupés en un seul registre, ou peut être deux tout au plus.
S’il existe fondamentalement une différence de couleur sonore entre les différents styles d’orgues d’une même époque, celle–ci serait plutôt à attribuer aux paramètres d’harmonisation des tuyaux. Cependant ce point est aussi à aborder précisément. On dit communément, que la sonorité de l’orgue Italien est douce, calme et lumineuse et qu’elle s’adapte bien à une polyphonie fluide avec un caractère mélodique très développé. Ces caractéristiques sonores de l’orgue italien sont d’avantage celles de l’orgue Italien 18ème siècle dont la finalité n’a jamais été celle de traduire une écriture polyphonique complexe, bien au contraire. Par contre, l’orgue du temps de Frescobaldi (17ème) pour la même organisation du matériel sonore, est plus incisif et davantage adapté à l’écriture polyphonique complexe. La franche distinction des styles d’orgues européens se fait surtout à partir de la deuxième moitié du 17ème et au 18ème siècle, époque où l’écriture polyphonique, hormis celle de J.S Bach est en voie d’abandon.